Patrick Moll Photographies

Flux de données avec Lightroom - Le développement des raws
Tutoriels - Lightroom
Mardi, 26 Février 2008 03:37
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5. Le développement des fichiers raw


Dans le chapitre précédent, j'ai déjà indiqué un certain nombre d'utilisations et de réglages personnels des fonctions de Lightroom. Je vais ici surtout m'attacher à donner des "rituels" et astuces qui permettent de réduire le temps de développement qui constitue apparemment la grande peur des utilisateurs et un frein évident à l'extension de l'usage des fichiers raws.


Je tiens également en préambule à rappeler que Lightroom fonctionne avec les fichiers jpeg de la même manière qu'avec les fichiers raw. Seule la fonction de température de couleur est différente, car celle-ci ayant été fixée par le boîtier au moment de la création du jpeg, a perdu son aspect modifiable simplement, et tout recalage modifie l'équilibre colorimétrique. Donc à retenir : la plus grande partie des fonctions de Lightroom s'utilisent sur un jpeg comme sur un raw.


J'ai pris comme exemple le développement d'une série de photos de théâtre réalisée en éclairage très changeant, pour illustrer la notion de séries homogènes importante pour accélérer la procédure de développement.


5.1 : Repérage des séries homogènes


Cette étape est très importante, car elle peut permettre un gain de temps et d'énergie considérable. Le principe est de repérer des séries de photos homogènes du point de vue de la température de couleur et de l'exposition. Quand une série a été repérée, il suffit de procéder au développement de l'une des photos de la série puis de propager les réglages sur les autres photos pour lesquelles il ne restera alors que des retouches complémentaires mineures à faire.


Comme on peut le voir sur l'exemple ci-dessous (extrait d'une visualisation de l'ensemble des photos en mode grille dans le module Bibliothèque), la répartition en série peut être évidente (éclairages alternativement rouge, bleu, blanc, lumière faible, etc.). Le repérage de séries homogènes n'est pas toujours aussi évident, mais il faut s'efforcer de le faire au mieux.


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5.2 : Corrections d'une photo caractéristique d'une série homogène


Les débats font rage sur plusieurs forums de discussion pour savoir s'il existe un ordre de modifications souhaitable. Même chez les auteurs s'étant exprimés sur ce sujet, il n'y a pas unanimité. Je donne donc ici le mien, proche de l'avis majoritaire, sans garantie.


Les réglages sont évidemment très différents selon qu'il s'agit de photos de théâtre à forts contrastes, de photos extérieures, de photos en studio etc. Je ne peux donc donner de recette universelle, mais seulement une illustration dans le cas particulier du shooting théâtre que je développe ici pour illustrer mon propos sur le flux de données avec Lightroom.


Quand j'ai repéré une série homogène, je procède au développement de l'une des photos. Je me restreins alors aux retouches susceptibles d'être valables pour toute la série. Pas question encore de procéder à des recadrages ou à des retouches spécifiques (comme un traitement des aberrations chromatiques ou des corrections fines sur les nuances de couleur).


Remarque : je présente ces corrections dans le contexte particulier d'une série homogène, mais elles s'appliquent bien évidemment hors de ce contexte, si par exemple aucune série homogène n'a pu être repérée.


Voici les étapes principales de cette première phase :


Etape 1 : Je commence par régler la température de couleur. J'essaie au maximum de régler mon boîtier avant la prise de vue, mais les éclairages de théâtre sont changeants et peuvent varier de plusieurs centaines de degrés autour de la valeur standard Tungstène. Pour cela, j'utilise plus volontiers ma mémoire de la scène (en général très fraîche car je développe très vite après un shooting) que le sélecteur de balance des blancs (pipette). L'idéal, quand on le peut, est de photographier une charte de gris neutre 18% avant une série, mais dans un théâtre c'est impossible et ce ne serait valable que pour un jeu de lumières donné...


Grâce à la colorimétrie exceptionnelle des boîtiers Sony, je n'ai que très rarement à tirer le curseur coloris.


Etape 2 : Je règle ensuite la tonalité. Les contrastes étant forts au théâtre, et dépassant souvent la dynamique de nos capteurs actuels, il s'agit de sauvegarder au maximum les tonalités extrêmes, dans les hautes et les basses lumières. Pour cela, je tire la luminosité au maximum puis je diminue l'exposition jusqu'à obtenir un niveau tonal global correct. J'arrive classiquement au résultat obtenu sur la photo de la partie 4 :



Exposer à droite est une règle valable pour tous les types de prise de vue car cela permet d'avoir le maximum d'information codée sur le maximum de bits, donc c'est précieux dans les basses lumières (qui sont codées sur un nombre très faible de bits car on divise par deux ce nombre à chaque fois qu'on descend d'un IL dans l'histo).


Quand on a bien shooté à droite, il faut diminuer l'exposition pour ramener les extrêmes HL dans les clous. Cela produit des BL gorgées de bonnes infos, donc moins bruités.
Dans le cas d'une scène très contrastée, comme au théâtre, j'applique une double opération que je vais essayer de décrire en quelques mots. On part donc du point où on a ré-exposé correctement son image. Si à ce moment-là on diminue encore l'exposition (qui a pour effet de décaler globalement l'histo vers la gauche) et qu'on compense par une augmentation de luminosité (qui décale l'histo à droite mais sans modifier les points extrêmes, donc procède à une redistribution "à l'intérieur"), on obtient le meilleur résultat possible dans les scènes très contrastées, avec en particulier des tons moyens plus lumineux sans remontée du bruit. Le n clique alors sur le bouton "synchroniser" (flèche jaune) et s'ouvre alors une boîte de dialogue qui permet de choisir les réglages que l'on veut synchroniser :


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On coche les réglages que l'on veut propager puis on clique sur "synchroniser". Les réglages de la "photo témoin" sont alors répercutés sur toutes les autres.


Après avoir itéré cette phase sur toutes les séries homogènes repérées, on en arrive au développement individuel des photos, grandement facilité par cette phase de synchronisation.


5.4 : Corrections individuelles complémentaires des photos


On en arrive donc à la phase inévitable de l'examen individuel des photos pour d'éventuelles modifications complémentaires. Si une photo ne faisait pas partie d'une série homogène, il faut bien évidemment procéder aux étapes décrites dans le paragraphe 5.3.


Etape 1 : Je commence par effectuer, si besoin bien sûr, un redressement de l'image puis un recadrage en conservant toujours le rapport initial 3:2 (c'est une auto-contrainte sans justification autre qu'un rapport personnel à ce format). Les outils proposés par Lightroom sont vraiment formidables et simplifient cette étape rarement évitable. J'utilise volontiers la fonction de rotation qui affiche une grille serrée et permet de corriger très rapidement le cadrage en repérant des verticales ou des horizontales (mon exemple ci-dessous n'est pas très parlant à cet égard, c'est juste pour montrer la grille).


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Etape 2 : Je corrige ensuite les paramètres de tonalité si des petites variations d'éclairages par rapport à la "photo-témoin" le justifient.


Etape 3 : Les phases suivantes sont optionnelles. Elles concernent les corrections fines de couleur, d'aberrations chromatiques et de vignettage. Les petites retouches sur les nuances de couleur ne sont pas rares, de même que les aberrations chromatiques au théâtre à cause des forts contrastes et des profondeurs de champ très faibles que j'utilise avec mes focales fixes pour "gagner" de la lumière. Le vignettage est en revanche rarement perceptible dans cet usage photographique.


5.5 : Le traitement du bruit


Le traitement du bruit dépend complètement du média de destination des images, il n'est donc pas imaginable de le faire une fois pour toutes. C'est juste avant l'exportation pour une destination donnée que l'on applique le traitement de bruit qui va ben. Ce que l'on peut faire à la limite, c'est laisser la valeur d'accentuation par défaut de Lightroom qui n'est pas loin de compenser l'excès de lissage du dématriçage.


Comme je l'ai indiqué au chapitre 4, j'utilise le module de traitement de bruit de Lightroom uniquement pour les exports web. Pour les autres destinations, je réalise un traitement de réduction de bruit et/ou d'accentuation via des programmes externes comme Noiseninja ou Noiseware (j'en parlerai dans un autre tuto).

Pas de recette magique pour le traitement du bruit. Au-delà de la question de la destination, tout dépend bien évidemment du niveau de bruit contenu dans les images. C'est donc à chacun de se faire sa propre expérience en la matière...


Le développement est à présent terminé. Inutile de sauvegarder : chaque action a été enregistrée dans l'historique de Lightroom et les paramètres de chaque modifications dans le fichier de métadonnées (que l'on peut choisir interne ou externe dans les préférences utilisateur). On peut ainsi à tout moment quitter l'application sans risquer de perdre quoi que ce soit.



Commentaires
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bsdc  - phrase inachevée   |2008-07-29 01:36:05
Comme je te sais très méticuleux, je tenais à te dire que tu sembles avoir oublié le mot "photos" page 3 à la fin de la phrase :

Dans le panneau de métadonnées (chiffre jaune "3"), il est possible de modifier ou compléter les informations qui se retrouveront dans les exifs des

Je me suis permis de te signaler ce détail car sur certains points, nous avons des caractères similaires.

A une époque, j'écrivais pour un journal de campagne électorale et pour une virgule oubliée, j'étais capable de retirer un exemplaire de mon article.

Ce remarquable tutoriel t'as demandé beaucoup d'efforts et je suis prêt à parier que la moindre coquille suffirait à gâcher ton plaisir.
MICHELE BEGUIN  - photographe et auteur   |2009-10-05 05:26:37

Cela parait très bien fait.Bravo....il est vraiment remarquable que quelqu'un explique en termes simples une suite de manip'.
Et merci
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